vendredi 4 avril 2014

Le classicisme

En France

L'apparition du classicisme n'est pas le fait du hasard. Elle est le produit de la nécessité, la manifestation de cette logique interne qui veut que du désordre et des incertitudes naisse une expression cohérente, et dont la magnificence est la réplique de la force éclatante du gouvernement qui la voit naître.
Le philosophe allemand Nietzsche pensait que toute civilisation aristocratique a pour conséquence l'épanouissement d'un certain degré de classicisme. Sa présence est, selon lui, liée à une époque de pouvoir absolu : quand une civilisation est forte, à mesure qu'elle s'affirme, elle va vers le classicisme. En revanche, lorsqu'elle est insatisfaite et cherche à se renouveler, elle glisse vers le baroque en donnant la primauté à la liberté et à la sensibilité.

Et ailleurs ?

Mais le classicisme est-il un phénomène uniquement français ? Concrètement, ses incidences étrangères sont peu nombreuses. Il n'est guère possible de parler d'un classicisme européen, mais plutôt d'un ajustement de l'idéal de la France aux aspirations nationales de quelques pays.

L'influence française n'est pas négligeable en Italie et en Espagne, mais rares sont les chefs-d'œuvre qu'elle y a suscités. Certes l'Angleterre a vu Dryden, puis Addison et Pope, certes l'Allemagne a donné Wieland, mais il s'agit là d'auteurs originaux qui ont plus ou moins assimilé les canons de l'esthétique française en fonction des exigences de leur sol natal. L'éclat de ces auteurs isolés est bien moins vif que celui des écrivains qui vécurent en France sous le règne de Louis XIV.

Les précurseurs et la recherche de règles






L'idéal proposé par le classicisme ne date pas de la seconde moitié du xviie siècle. Il avait été préparé par la génération précédente, notamment par Jean Chapelain, l'abbé d'Aubignac et Guez de Balzac. De cette première moitié du xviie siècle date en effet la règle de se référer à l'usage pour fixer les points de grammaire, cet usage étant d'ailleurs celui d'une certaine élite.
En 1635, Richelieu fonde l'Académie française, dont les quarante membres sont chargés d'introduire l'ordre dans la langue et dans la littérature par le moyen d'un dictionnaire, d'une grammaire et d'une poétique (traité de versification et de poésie). En 1647, lesRemarques sur la langue française de Vaugelas codifient le bon langage. De leur côté, Chapelain, Guez de Balzac et Voiture (dans ses Lettres) prônent la clarté fondée sur la raison.
À cette époque, les Académiciens peuvent déjà se référer à des œuvres. Honoré d'Urfé (1568-1625) a composé son roman l'Astrée (1607-1619), dont la prose élégante et discrète est déjà classique. Mainard (1582-1646) et Racan (1589-1670) ont entendu les leçons de MalherbeDescartes écrit le Discours de la méthode(1637) et le Traité des passions (1649). Guez de Balzac, toujours, avec ses Lettres et ses essais critiques et politiques (Prince, 1631 ; le Socrate chrétien, 1652), a joué un rôle capital dans la constitution de la prose classique. Mairet (1604-1686), dans sa préface de Silvanire (1629), défend les règles énoncées par Aristotedans la Poétique, et, avec Sophonisbe (1634), il donne la première tragédie qui respecte la règle des trois unités (de temps, de lieu, d'action).
Mais c'est surtout trois ans plus tard, en 1637, que Corneille annonce le théâtre classique : le Cid est une pièce conçue comme une étude psychologique exposant un conflit des passions et de la volonté.

Les grandes acteurs du classicisme
Quels sont les grands écrivains du classicisme ? On pense avant tout à Molière, à Racine, à Boileau, à La Fontaine et àBossuet, auteurs dits « classiques » par excellence, même s'ils ne sont pas les seuls. Ces écrivains ont laissé à la postérité un certain nombre de textes théoriques – textes qui, dans la seconde moitié du xviie siècle, tendent tous vers un idéal moral et esthétiqueidentique.


les grans mouvements littéraires


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire