Le théâtre classique
Dans les années qui suivent la querelle du Cid, le
théâtre est codifié par des théoriciens, en s’inspirant des œuvres antiques et
de la Poétique d’Aristote (IVe siècle avant J.-C), ils édictent des règles qui
seront peu ou prou suivies par les trois grands dramaturges classiques,
Corneille (le plus rétif) , Racine (le plus respectueux), et Molière (qui
plaida l’art d’accommoder ces contraintes).
La règle des trois unités (temps, lieu, action) est
résumée par la formule célèbre de Boileau :
« Qu’en un lieu, qu’en un jour un seul fait accompli/
Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » (L’Art poétique, 1674)
Les règles de bienséance sont de deux sortes : la
bienséance dite « interne » impose que le comportement des personnages soit en
rapport avec leur condition (un roi ne peut pas parler comme un valet) tandis
que la bienséance externe bannit ce qui pourrait choquer la sensibilité et la
morale du public (on ne peut parler sur scène des actes violents ni parler
explicitement de réalités par trop matérielles ou corporelles)
Enfin la règle de vraisemblance définit une notion toute
conventionnelle du « vraisemblable » qui ne se confond ni avec la réalité
historique ni avec le possible.
Si ces règles ont surtout concerné la tragédie classique,
elles ont aussi beaucoup influencé l’écriture des comédies. Ces deux grands
genres du théâtre classique s’opposent sur le plan de l’intrigue, du
dénouement, des personnages, des registres et des niveaux de langue.
La vogue des
pièces à machines
Nées en Italie et héritées du théâtre de la Renaissance,
les machines théâtrales sont un ensemble de moyens mécaniques (fils, poulies,
rails, contrepoids, etc) permettant des changements de décor et des effets
spéciaux qui ravirent le public français des années 1650 à 1670. Ces jeux sur
l’illusion théâtrale s’accordaient au goût contemporain du merveilleux et de
l’insolite, à la représentation spectaculaire du surnaturel, à la volonté
d’impressionner les sens qui caractérisent l’art de la Contre-Réforme (les
jésuites montaient ce genre de pièces aussi féeriques qu’édifiantes dans leurs
collèges)
Alors que les machines étaient jusque-là réservées à la
tragédie lyrique, Molière est le premier
Le statut des
comédiens et les conditions de représentation théâtrales
Durant la première moitié du XVIIe siècle, les gens de
théâtre jouissent d’une certaines considération sociale, favorisée par l’action
de Louis XIII, dont la déclaration du 16 avril 1641 réhabilite les comédiens,
puis du jeune Louis XIV, et d’une relative tolérance religieuse. Les auteurs et
les troupes pensionnés par le roi ou soutenus par de riches protecteurs vivent
dans l’aisance (c’est le cas de Molière, qui connut la richesse après un début
de carrière difficile), contrairement aux petites compagnies itinérantes. Mais
sous l’influence du parti dévot réapparaît la traditionnelle condamnation
morale et religieuse des comédiens, accusés d’immoralité ou d’impiété. Les
attaques contre Molière et l’expulsion des Comédiens-Italiens en 1694
manifestent cette hostilité contre le théâtre.
Les conditions de la représentation sont très éloignées
de celles du théâtre d’aujourd’hui, public agité et bruyant (surtout celui qui
occupe, debout, les places peu chères du parterre.), scène mal éclairée par des
chandelles, et occupée sur les côtés par des spectateurs privilégiés.
Trois troupes se font une concurrence acharnée à Paris :
celle des Grands Comédiens, située à l’hôtel de Bourgogne, joue surtout des
tragédies ; la troupe du théâtre du Marais se spécialise quant à elle peu à peu
dans le genre de la pièce à machines et la troupe de Molière bénéficiant du
titre de « Troupe du Roi » en 1665 est installé au théâtre du Palais-Royal
offrant 1500 places. Puis la troupe de Molière fusionnera avec celle du Marais
puis celle de l’hôtel de Bourgogne pour former la Comédie-Française. En 1680,
Louis XIV crée officiellement la Comédie-Française.
http://www.la-litterature.com/dsp/dsp_display.asp?NomPage=3_17s_029_theatre
http://moliere19.wikispaces.com/Correction
http://www.la-litterature.com/dsp/dsp_display.asp?NomPage=3_17s_029_theatre
http://moliere19.wikispaces.com/Correction
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire